C’est clair … Le problème c’est toi !
MANAGEMENT : la technique du bashing ou du bouc émissaire
Au royaume des mangeurs de moutons, ceux qui mangent de l’herbe sont coupables de crime de lèse-majesté. Ils doivent, pour le bien de la communauté, être sacrifiés. Et tant pis si pour expier ses péchés, l’on sacrifiera un innocent. Il fallait un responsable, un « pendable » : un bouc émissaire.
Avez-vous un bouc émissaire ?Vous devriez en chercher un, c’est bien pratique pour éviter de résoudre le problème. Trouvez un responsable, transformez-le en coupable, juste en laissant s’exciter les “bouches folles”.
Le bouc émissaire, c’est bien pratique pour éviter de résoudre le problème… En désignant une victime et en lui assénant tous les péchés qui sèmeraient la douleur et le désespoir au sein d’une équipe, on concentre en un seul point ce qu’il faut sacrifier. Ainsi entraîner le bouc hors de la cité – « le bouc envoyé dehors » – c’est non seulement expier ses maux mais chasser la cause même de tous les malheurs d’une cité.
Ainsi le leader peut s’assurer une position au sein d’un groupe de travail. Certains utilisent cette attitude du bashing pour s’assurer un confort au sein d’un groupe dont il aura mûrement défini la composition.
Il y retrouve 4 avantages :
1. Il fournit un sujet de discussion (très souvent inutile) à chaque moment de la journée.
2. Il fait naître un sentiment de cohésion de groupe ayant pour effet que chaque individu est d’accord avec l’autre pour dire que la victime est LA personne qui pose problème au bon déroulement de l’opération.
3. Il procure un effet de soulagement. Se liguer contre une victime fait du bien ! Surtout dans des structures hiérarchiques défaillantes, liée à une mauvaise stratégie, une mauvaise organisation, un management hasardeux, ou un projet loupé…
4. Il protège les autres membres. Chacun se donne une protection individuelle, ne risquant rien car une personne a été désignée et porte tous les stigmates, tel un bien beau bouc émissaire !
Le bashing se caractérise par une stigmatisation répétitive :« Depuis que tu as posé cette question, nous avons compris que tu ne comprenais rien ! Le bourreau cherchera a déstabiliser régulièrement sa victime : » Tu vois que tu ne comprends rien !».
Cela se traduit par des critiques incessantes de son travail, des remarques désobligeantes, des obligations à se livrer à des tâches supplémentaires pour s’améliorer. Les exigences, les injonctions contradictoires vont s’enchaîner.
Malgré toute sa bonne volonté, malgré tous ses efforts, le bouc émissaire n’aura jamais raison et sera toujours en faute.
L’isolement, le discrédit et la déconsidération de son travail seront souvent pointées contre lui.
Pour faire face a des structures hiérarchiques défaillantes, des gestions de projets dysfonctionnels, les leaders et les groupes ont tendance a produire naturellement un bouc émissaire.
Il finira par quitter de lui-même son travail car sa santé physique et psychique sera profondément mise à mal.